Publié dans Critique, Critiques SF

Critique – La guerre des Mondes – H.-G. Wells

La guerre des mondesBien le bonjour!

Me revoilà plus en vacances que jamais! Hormis si je dois aller aux rattrapages… Oui, ça fait un moment que je n’ai rien publié mais je me suis dis qu’il valait mieux que je ne publie rien plutôt que de me forcer….

Enfin me voilà donc avec ce livre, La guerre des mondes de Wells, que mon frère m’a plus ou moins forcée à lire… Déjà que je ne suis pas très science fiction, mais en plus les robots me font super peur… bon ce ne sont pas vraiment des robots mais tout de même…j’aime pas ça… 

J’ai donc dû me faire violence pour commencer à le lire.

« Le colosse décapité chancela comme un géant ivre; mais il ne tomba pas. Par un véritable miracle, il retrouva son équilibre et sans plus prendre garde où il allait, l’étui générateur du Rayon Ardent maintenu rigide en l’air, il s’élança rapidement dans la direction de Shepperton. L’intelligence vivante, le Martien qui habitait la tête, avait été tué et lancé aux quatre vents du ciel, et l’appareil n’était plus maintenant qu’un simple assemblage de mécanismes compliqués tournoyant vers la destruction. Il s’avançait, suivant une ligne droite, incapable de se guider. Il heurta la tour de l’église de Shepperton et la démolit, comme le choc d’un bélier aurait pu le faire; il fut jeté de côté, trébucha et s’écroula dans la rivière avec un fracas formidable. »

Auteur:

NPG x13208; Herbert George Wells by George Charles Beresford

Herbert George Wells est né le 21 septembre 1866 à Bromley dans le Kent, au Royaume-Uni, et est mort le 13 août 1946 à Londres. Il fut le cinquième et dernier enfant de Joseph Wells, un jardinier et joueur de cricket devenu boutiquier, et de Sarah Neal, une ancienne domestique. Sa famille appartenait à la classe moyenne. Un héritage permit à la famille d’acheter un magasin de porcelaines qui ne fut jamais prospère. Joseph fut obligé de vendre des battes et des balles de cricket pour nourrir sa famille. Il recevait également de faibles rémunérations lors des matchs auxquels il participait.

Un incident survenu alors que Hebert George Wells n’avait que sept ans fut déterminant pour la suite de sa vie. À cause d’un accident survenu sur un terrain de sport, il dut rester alité un certain temps avec une jambe cassée. Il passait son temps à lire des romans et se passionnait pour les autres mondes auxquels lui donnaient accès ses nouvelles lectures. C’est à ce moment-là qu’il prit goût à l’écriture. 

Suite à un accident, le père fut incapable de supporter plus longtemps leur charge de famille, les parents Wells eurent l’idée de placer leurs garçons comme apprentis dans différents corps de métier. Avant, Hebert George Wells était dans une école privé. Ainsi, de 1881 à 1883, il fit un apprentissage comme marchand de tissus. Cette expérience lui inspira plus tard ses romans intitulés The Wheels of Chance (Les Roues de la fortune) et Kipps, qui décrivent la vie d’un apprenti marchand de tissus qui commente la répartition des richesses dans le monde. Il fit également un apprentissage comme assistant chimiste, et il s’essaya au métier d’enseignant auxiliaire.

Mais en 1883, son employeur le renvoya car il n’était pas satisfait de ses services. Cependant ses connaissances ne furent pas perdues. Elles marquèrent son écriture romanesque puisqu’il puisa dans la biologie, en particulier dans l’évolution et dans l’anatomie. Comme ancien élève, il aida ensuite à créer la Royal College of Science Association dont il fut le premier président en 1909. Wells étudia dans sa nouvelle école jusqu’en 1887. Ces années marquent le début de son intérêt croissant pour une réforme possible de la société. Il commença son approche du sujet en étudiant la République de Platon, puis se tourna vers les idées plus contemporaines du socialisme.

Malgré sa réussite aux examens de biologie et de physique, son échec à l’examen de géologie lui coûta son passage en année supérieure et sa bourse d’études. Herbert George Wells se retrouva alors sans revenu. Sa tante Mary, une cousine de son père, l’invita à rester chez elle dans un premier temps, ce qui lui épargna la recherche d’un logement. Pendant son séjour chez sa tante, il nourrit un intérêt croissant pour sa cousine Isabel, qu’il épousera en 1891.  Il devient par la suite professeur puis journaliste et commence à écrire.

Le premier roman qui apporte à Wells une renommée est La Machine à remonter le Temps publié en 1895. Dans ce livre, il développe des idées d’ordre politique. Wells était socialiste et membre de la Société Fabienne (le plus célèbre club de pensée socialiste en Angleterre). Un de ses admirateurs, George Orwell, sera frappé par sa description d’un monde futur où la population humaine, très impliquée idéologiquement, est composée de deux races : les Eloi et les Morlocks.

Durant les années qui suivent ce premier livre, il publie des classiques de la Science-Fiction, comme par exemple : L’île du docteur Moreau. 

H. G. Wells s’établit en 1895 dans le Surrey avec sa femme. Il passe une grande partie de ses journées à écrire et à se balader dans la campagne. Au cours de l’une de ces balades, Wells et son frère discutent à propos de la possibilité de l’arrivée d’êtres venus d’une autre planète. La discussion fait germer dans la tête de l’écrivain une idée, bientôt nourrie par des articles sur les fameux canaux de Mars.

En 1877, l’astronome Giovanni Virginio Schiaparelli, directeur de l’observatoire de Milan, observe la présence de très grandes traces rectilignes sur la surface de la planète Mars. Percival Lowell, un millionnaire, décide de se consacrer exclusivement à l’étude de la planète rouge et fonde en 1894 un observatoire dans l’Arizona avec sa fortune personnelle. En 1900, il a référencé plus de 400 canaux bien trop rectilignes, selon lui, pour être des formations naturelles. Lowell est bientôt persuadé que Mars abrite une civilisation avancée luttant contre une importante sécheresse. 

En 1896, Wells, qui suivait de très près les avancées scientifiques de son époque, publie Intelligence on Mars, où il écrit ce qui va devenir La Guerre des mondes. L’auteur suggère que les Martiens sont attirés par la Terre car leur propre monde, très ancien, est asséché et mourant.

C’est une des premières œuvres d’imagination dont le sujet est l’humanité confrontée à une race extraterrestre hostile. Dans La Guerre des mondes, une forme de vie extraterrestre venant de Mars attaque Londres et ses communes alentours. C’était en un sens le reflet de l’angoisse de l’époque victorienne et de l’impérialisme. En effet, au XIX siècle, l’Empire Britannique à beaucoup de colonies et sa marine de guerre leur permettait de « dominer » en quelque sorte le monde. Il ne craignait aucun adversaire. Leur arme absolue de l’époque était un cuirassé qui apparaît dans le livre de Wells : il terrasse une des machines martiennes mais se fait vite couler. 

Au temps de H.G. Wells, le système colonial anglais était l’objet de critiques de la part des intellectuels, et en particulier de Wells, pacifiste nettement engagé à gauche. Les budgets astronomiques de la Royal Navy et la course aux armements navals avec l’Allemagne, à une époque où prévalait la doctrine du two-power standard (la marine anglaise devait être plus puissante que la somme des deux marines de guerre venant après elle), étaient également sujets à controverses. Ainsi, dans la Guerre des mondes, il critique ce modèle et la si puissante capitale Londres se fait balayer en quelques jours.

Wells est, aujourd’hui, considéré comme le fondateur de la SF moderne avec Jules Vernes qu’il ne portait pas dans son estime. On oppose, d’ailleurs, régulièrement l’optimisme des œuvres de Verne au pessimisme de celles de Wells. Il a démontré que la littérature de SF pouvait avoir un point de vue moral, en dénonçant les abus de la technologie. C’est le premier qui a lancé la réflexion sur les limites éthiques que les Hommes devraient s’imposer dans leur course vers le progrès. Il restera célèbre comme utopiste même si ses utopies sont très sombres.

***

Contexte:

Ahahah. Je vais donc vous dire pourquoi je ne voulais pas lire ce fichu bouquin. Le film que

laguerredesmondes
Bahhh robots pas beaux!

ce bon vieux Spielberg en a fait en 2005 m’a traumatisée. Vraiment. Je ne sais pas qu’elle âge j’avais, mais je l’ai vu très jeune et il m’a terrifiée… Je l’ai revue il n’y a pas si longtemps mais il me faisait toujours un peu peur. Alors je me suis dit que lire le bouquin n’était pas la meilleure des idées… Mais mon frérot m’a informée qu’il était totalement différent du film. Je me suis donc finalement peut-être dit que se serait une bonne thérapie pour oublier cet film de l’enfer.  

Bon hormis ce (terrible) film, il y a eu énormément d’adaptation: il a été adapté en feuilletons radiophoniques , en jeux de rôle, en bande dessinée ainsi qu’en deux longs-métrages (le premier étant réalisé par Byron Haskin en 1953 et le second par Steven Spielberg en 2005 (berk berk berk)).

Les premières éditions illustrées sont signées dans l’édition anglaise par Warwick Goble (dans Pearson’s Magazine, 1898) puis, en français, par Henri Lanos (dans Je sais tout en septembre 1905).

Il y a ensuite eu un bon peu de bandes dessinées. En 1946-1947, Edgar P. Jacobs réalise des illustrations au lavis (encre plus ou moins diluée appliquée au pinceau) de La Guerre des mondes dans les pages du Journal de Tintin. Je ne vais pas tout vous citer sinon cet article ne se terminera jamais… Enfin juste pour rire, ils ont prévu une nouvelle adaptation en bande dessiné en 2017 de Dobbs et Vincente Cifuentes…

Au niveau des romans, en 2003, Jean-Pierre Guillet a proposé une suite à La Guerre des mondes : La Cage de Londres. Dans ce roman, quelque temps après avoir échoué (je vous spoil la fin), les Martiens récidivent et, mieux préparés, vainquent. Ils se nourrissent alors du sang des humains parqués dans de gigantesques enclos. Dans La Guerre des mondes, un des personnages avaient prévu une telle fin. Ce livre semble donc bien fidèle à l’univers créé par Wells car le héros de La Guerre des mondes suppose aussi à la fin du livre que les martiens pourront revenir. En tout cas je ne lirais jamais cette suite sinon je ne dormirais plus.

Bon, je ne vais plus faire dans le détail mais il y a également eu des films (7 selon mes maigres recherches), des musiques, des jeux vidéos, et une série. 

RIEN QUE ÇA. 

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Critique:

Alors, qu’est ce que j’ai pensé de ce bouquin… étonnamment pas grand chose. C’est dommage de l’avoir lu après le film car l’ombre de Spielberg a plané durant toute ma lecture. Cependant, il avait beaucoup plus de profondeur que le film. De plus, l’intrigue se passe à Londres et dans ses alentours au lieu du cadre américain du film. Enfin je ne vais pas baser ma critique sur un film VS bouquin, donc à partir de maintenant on va faire comme si ce maudit film n’existait pas.

J’ai lu ce livre très vite mais il ne m’a pas créé d’émotions spéciales. Je l’ai lu. Voilà voilà. Je n’ai pas trouvé le style de l’écriture particulièrement bien, cependant j’ai savouré ses quelques remarques scientifiques. Se serait stupide de comparer Wells à Vernes mais il faut quand même avouer que comparé au Voyage au centre de la Terre, les quelques remarques scientifiques de Wells font pâles figures. Mais j’apprécie énormément dans les livres les démarches scientifiques, j’aime qu’on m’explique scientifiquement pourquoi telles ou telles situations pourraient arriver. Cela rend l’histoire tellement plus crédible, certes peut-être moins magique,  mais quand même beaucoup plus réelle.  

J’ai apprécié le rythme très homogène de la narration de ce livre. Le temps se déroule vite, et relativement toujours de la même façon au fil des chapitres. Les seules changements de rythme sont au début et à la fin du livre: le plus long est l’arrivée des martiens, et le plus court leur mort (de mon point de vue en tout cas). Je trouve ça presque logique car les hommes ne savent pas ce que sont ces cylindres en acier qui ont atterris sur la Terre, lorsqu’elles se dévissent, ils savent que c’est des extraterrestres mais pas grand monde aux alentours y croit. Un massacre à lieu, mais toujours peu de monde y croit. Il faut que quelques villes se fassent détruire pour que les gens admettent enfin que des extraterrestres sont là avec des intentions plus qu’hostiles. J’aime beaucoup se début car Wells en profite pour critiquer subtilement cette supériorité de l’Empire Britannique qui au final, ne peut rien contre ces machines. L’armée part vite en déroute, puis toute la ville de Londres est détruite. 

Ces problèmes d’extraterrestres n’arrivent qu’en Grande Bretagne, pas dans d’autre pays. Les anglais sont contraints de fuir en France. Est-ce que Wells, dans son écrit, admet que la plus grande puissance est cet Empire, et qu’ainsi les extraterrestres ne s’intéressent pas au menu fretin? Ou trouve-t-il amusant qu’un Empire qui « s’aime » autant trouve refuge dans un pays plus faible?

Globalement, j’aime beaucoup cet effondrement de l’Empire Britannique et la réaction des humains. Riches comme pauvres, ils fuient comme des petites fourmis. Il y a d’ailleurs un personnage très intéressant, un vicaire qui annonce la fin du monde et la colère de Dieu. Chacun à des réactions différentes face au désespoirs : la peur, l’hostilité, l’hystérie… Il n’y a pas de grande solidarité qui s’instaure entre les humains, c’est chacun pour sa peau. Et je pense que dans ce genre de situation, c’est ce qu’il arriverait… Mais je suis peut-être un peu pessimiste. 

Le personnage principal est écrivain et j’ose m’avancer en supposant qu’il représente Wells. Il a des connaissances scientifiques et s’intéresse aux découvertes scientifiques, comme Wells. Il habite la campagne londonienne, comme Wells. Hasard? J’en doute. J’aime beaucoup que l’auteur incarne ce héros car on peut découvrir de qu’elle manière il pense qu’il réagirait dans ce genre de situation.

Une chose que je n’ai pas aimé dans la narration est lorsqu’elle passe du point de vue du personnage principal à celui de son cousin. Personnellement, ça m’a totalement coupée dans l’intrigue. Certes, c’est ingénieux car comme ça l’auteur peut décrire la destruction de Londres en direct par l’un de ses habitants alors que le héro est ailleurs, mais ça casse vraiment le rythme. 

Enfin parlons de la fin qui est tellement, nettement, beaucoup plus chouette et probable que celle du film! (oui navrée je reparle du film) Attention spoiler : ces foutus martiens crèvent juste d’une infection. Je dois avouer que j’ai jubilé lorsque le personnage principal découvre cela. En même temps ça se tient beaucoup plus que la fin du film. En colonisant l’Amérique beaucoup d’indiens sont morts à cause de bactéries européennes alors pourquoi les martiens ne mourraient pas de nos bactéries terriennes? DANS VOS TRONCHES SALETÉS ! JE NE METTRAI PLUS JAMAIS LA MAIN DEVANT LA BOUCHE QUAND J’ÉTERNUERAI! BRÛLEZ EN ENFER SALETÉS !! Hum. Pardon, je m’enflamme. Pour en revenir à la fin, il y avait un indice tellement flagrant tout au long du livre et pourtant, une telle mort pour les martiens ne m’est pas venue à l’esprit… 

Et puis tout est bien qui finit bien -si l’on oublie que Londres a été complètement détruite- le héros retrouve sa maison, sa femme et sa routine. HAPPY END COMME ON AIME! 

***

Ma note: 12/20. Je n’aime pas la SF et ce livre n’a pas du tout apaisée ma peur … Et puis je l’ai trouvée fade. 

Une note plus objective : 15/20. Il reste un livre agréable à lire et très plausible.

Voilà voilà, c’est tout pour aujourd’hui! Je vais vite m’en aller lire des contes pour enfants!

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Que l’amour du Thé et des mots soient avec vous! 

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